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 Life is beautiful

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AuteurMessage
Asmodan M. Winterfell
Reporter de l'extrême
Asmodan M. Winterfell
Messages : 155
MessageSujet: Life is beautiful   Life is beautiful EmptyDim 13 Nov - 14:46

Il lui serrait la main comme si s’accrocher à elle état sa plus grande nécessité. Et elle lui broyait la main comme si sa vie en dépendait. Il était la vie incarnée, et elle, elle allait mourir : à eux deux, il étaient un oxymore ambulant. Lui pendu à son bras, elle se sentait presque apaisée, presque revenue à une époque où tout était normal. Elle se sentait de nouveau vivante, pour quelques secondes seulement. Il était l’innocence, et elle était le monstre. Le monstre qu’on allait attacher pour la nuit. Le monstre qui avait poussé son amie dans l’arène pour assurer sa propre survie, le monstre qui ressentait une faim dévorante au creux de son ventre. Elle était terrorisée, et s’accrochait à la main de l’enfant, perdue dans un flot d’émotions terribles et malsaines. Sa gorge se serrait tandis qu’ils tournaient en rond dans l’entrée de cette maison abandonnée. Elle aurait voulu pleurer, hurler, cracher sa haine et sa peur au visage de cette fille qui se fichait d’eux, avec sa mission à deux balles, mais ses lèvres restaient soudées entre elles, et ses yeux restaient secs, figés dans le vide qu’elle se complaisait à admirer.

« - Tu n’as pas peur ? »

Un sourire, mais pas un bruit. Les autres s’affairaient autour d’eux, visitant l’endroit avec peu d’intérêt pour l’existence en elle même, lui lançant parfois un regard ennuyé, presque mauvais, et reprenant leurs petites affaires comme si elle n’existait pas. L’enfant ne disait rien, concentré sur la marche, sur leur divagation puérile, sur le plancher grinçant, sur les yeux rouges de celle à qui il s’accrochait comme une bouée de sauvetage. Seulement, c’était lui qui était le plus utile. Il lui rappelait à quel point il était important de rester humaine jusqu’au bout. Elle s’accrocherait. Elle le protégerait. Jusqu’à la fin.

« - Les gens ! »

Un cri, une voix, une autre personne dans une autre pièce. Il fallait descendre à présent. Il fallait s’engouffrer dans ce tunnel obscure, sans en connaître les conséquences, et elle avait peur. Elle était terrorisée à l’idée de partir à nouveau vers l’inconnu. Pourquoi fallait-il toujours que les autres n’aient pas un moment de répit ? Elle se sentait si épuisée.

Tous ensembles dans cette cave obscure, elle sentait encore les doigts frêles de l’enfant lui serrer la main, tremblants et pourtant si courageux. Fallait-il vraiment qu’elle les suive ? Fallait-il vraiment emmener le garçon avec eux ? Et alors qu’il avançaient dans le noir, elle tremblait elle aussi. Elle voulait n’avoir jamais croisé la route de Marc et sa bande. Elle voulait revenir au temps où le monde n’était pas dangereux. Elle aurait continué sa route sans croiser celle des autres. Sans croiser celle de cet enfant. Et les contradictions lui brouillaient l’esprit.

Ils voulaient l’enchaîner, elle voulait tous les tuer. C’était une douce réciprocité, et l’enfant serrait sa main un peu plus fort. Avec une satisfaction mal dissimulée, elle admira la trappe broyer la main de la fille, et elle retint un ricanement à l’entente des hurlements de douleur. Elle l’avait mérité. C’était à cause d’elle et son groupe qu’elle avait été mordue. Que Nellie avait été empalée. Que la naïve Lilou avait du les protéger. Que l’enfant avait du assister à la mort plus tôt qu’il ne l’aurait du. Elle se croyait sainte, avec ses grands mots, ses discours sectaires, et le karma était en train de la rattraper. Alors Dany souriait. Elle souriait comme jamais elle n’avait sourit, et se délectait de la souffrance de l’autre, coincée sous la trappe.

Dans ce couloir étroit, elle se sentait plus mal que jamais. Et elle refusait de lâcher la main de l’enfant. C’était hors de question. La peur qu’elle le perde à tout jamais si elle venait à laisse cette main minuscule lui hantait l’esprit, l’obsédait avec une force monstrueuse, si bien que sa gorge se serrait toujours plus au fur et à mesure qu’il avançait dans cet endroit clos.

Il voulurent faire passer l’enfant à travers les barreaux, et elle avait voulu les faire taire sur le champs. La prise sur sa main se desserra, et l’horreur tomba sur elle comme un poids mortel. Il lui avait sourit, encore une fois, et avait disparu dans l’obscurité. Accrochée aux barreaux comme on s’accroche à un radeau en plein océan, elle était incapable de prononcer un mot. ‘‘Reviens’’ ne voulait pas passer la frontière de ses lèvres.  Pourquoi ne revenait-il pas ?

Ensuite, tout était allé si vite. L’homme aux barres, la lumière qui revient, et la porte du fond qui s’ouvre avec lenteur. On l’avait attrapé sans trop vraiment la voir, et la vision des barreaux, de l’endroit où aurait du réapparaître l’enfant, s’éloignait trop vite. Elle voulait hurler, mais elle ne fit aucun bruit. La lumière lui brûlait les yeux. Elle aurait voulu les refermer, mais elle voulait être sûre d’être la première à voir arriver l’enfant.

« - Vous avez réussis ce test. »

Elle ne voulait pas savoir. La vérité approchait, trop dure, trop horrible, et elle refusait de comprendre ce qui arrivait en face. Elle aurait voulu fuir, mais les autres lui bloquaient le passage. Alors elle resta droite, figée et tremblante à la fois. Elle était brûlante et glaciale à la fois, et une silhouette s’approchait inexorablement. Elle ne voulait pas voir, et pourtant …

C’était comme si on venait de lui arracher le cœur à mains nues. Une faiblesse atroce la frappa d’un seul coup, froide et terrible. Ses genoux se dérobèrent sous elle, et le sol lui sembla bien tiède en comparaison du feu qui lui dévorait le cœur. Il y avait ce fermier, à qui elle aurait voulu crever les yeux, arracher la peau millimètre par millimètre, éclater la tête contre les murs de ce nouveau couloir. Au bout de sa fourche pendait le corps sans vie de Timothy.

Elle l’avait laissé partir, et il était mort. C’était comme si elle l’avait tué elle-même. Et les larmes roulèrent sur ses joues dans un sanglot étouffé. Plus humain que jamais.



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Coucou les gens. Pour ceux qui se le demandent, non, ça n'a pas beaucoup de sens, parce que c'est les sentiments de mon personnage de jeu de rôle (la fin de la troisième session m'ayant profondément choquée, je n'ai pas pu m'empêcher de rendre hommage à ce pnj mort pour rien). So, voilà, j'espère que vous aurez apprécié ~
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